D’APPUI AU DEVELOPPEMENT COMMUNAL

Le Projet d’Appui au Développement Communal (PADC) a été mis en œuvre par Swisscontact Burkina Faso de 2009 à 2020, en trois phases distinctes. La première phase (2009-2012) a été consacrée à la phase pilote de la mise en place du dispositif du développement économique local (DEL) dans trois communes. La deuxième phase (2013-2016) a consisté à élargir le dispositif à quatre autres communes en plus de trois premières. Dans la phase III (2017-2020) qui est la phase finale, il s’est agi essentiellement de recentrer le projet autour d’objectifs smart, dans un contexte socio-politique et économique difficile, afin de rester dans la logique d’intervention initiale et d’atteindre les objectifs fixés d’un commun accord avec le bailleur
invalid
Ouagadougou, Burkina Faso
12.3714277
-1.5196603
Duración del proyecto
2009 - 2020
Financiado por
  • Hirschmann Foundation
  • Liechtenstein Development Service (LED)
  • Agencia Suiza para el Desarrollo y la Cooperación COSUDE

LES OBJECTIFS SPÉCIFIQUES

L’appui au processus de développement économique local (DEL) dans les Communes au Burkina Faso, vise à : 

  • Créer un environnement propice à l’entrepreneuriat, à l’accès à l’information, aux compétences et aux marchés et, par conséquent, aux emplois et aux revenus ;
  • Offrir des solutions localement adaptées, pratiques et tournées vers les marchés pour faire face aux défis du développement socio-économique. ;
  • Diriger toutes les actions, les ressources et les efforts vers un impact durable.
LES FONDEMENTS DU PROJET

L’APPROCHE DE MISE EN ŒUVRE DU PADC

Le projet s’est toujours inscrit en droite ligne des orientations stratégiques élaborées par le Burkina Faso en matière de développement.

Ainsi, dans un premier temps, le PADC, dans sa phase I s’est inscrit dans le contexte du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), adopté et mis en œuvre par le Burkina Faso depuis l’année 2000. Le pays a donc axé ses politiques publiques sur les programmes de réduction de la pauvreté. Dans son élaboration, le projet a également pris en compte les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés en 2000 à New York, avec la Déclaration du millénaire de l'Organisation des Nations unies par 193 États membres de l'ONU.

Ensuite dans la phase 2013-2016, le projet a œuvré à l’atteinte des résultats de la Stratégie de Croissance Accéléré et de Développement Durable (SCADD) définies par le gouvernement Burkinabè. En effet, la poursuite du transfert des compétences, des ressources humaines et matérielles aux communes et la facilitation du fonctionnement des communes est inscrite dans la SCADD comme un défi devant permettre à ces collectivités de gérer les affaires locales et d’assurer la cohérence de l’action de développement locale avec les politiques de l’Etat. Le projet s’est inscrit également dans la logique de la Politique Nationale de l’Emploi (PNE) qui promeut l’auto-emploi des jeunes à travers la formation en entreprenariat et le financement des Micro-Projets.

Dans la phase trois du projet de 2017 à 2020, le PADC s’est inscrit dans la logique du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), élaboré par le nouveau gouvernement issu des élections de novembre 2015 au Burkina Faso.

L’approche de Swisscontact dans la mise en œuvre successive des trois phases du projet est restée constante avec la recherche d’améliorations diverses au gré des circonstances et de l’environnement socio-politique et économique de mise en œuvre sur le terrain. L’approche s’est appuyée principalement sur trois axes à savoir :

Le soutien à l’émergence de nouvelles entreprises dans l’économie communale

Cet axe s’est traduit par l’appui à la création ou au renforcement de micro-entreprises individuelles des jeunes. En effet, un des objectifs du projet étant de faciliter l’accès des jeunes et des femmes à l’emploi dans les communes, l’auto-emploi s’est présenté comme un moyen sûr de parvenir à ce résultat. Pour ce faire, il s’est agi d’appuyer chaque commune à faciliter la création de Micro-Entreprises par les jeunes et des femmes. Dans les communes, des appuis conséquents et multiformes en termes d’information, de formations techniques et gestion, de coaching, de mise en lien ont été apportés aux jeunes et aux femmes afin de leur permettre de réaliser leurs Micro-Projets.

Durant les trois phases, le projet a travaillé dans un premier temps à accompagner les jeunes ayant « juste une idée de projet » pour la création de leur micro-entreprise individuelle. Le projet vise alors des jeunes hommes de 18 à 35 ans et des jeunes femmes de 18 à 45 ans, déscolarisés ou non scolarisés et sans emploi ayant une idée de projet.

Par la suite, constatant les difficultés à accéder aux financements pour des jeunes n’ayant que des idées de projet et manquants d’expérience dans la mise en œuvre des microprojets le projet a dû reconsidérer les critères de choix des bénéficiaires.

Dès lors, à partir de 2013, le projet s’est orienté vers des jeunes hommes de 18 à 35 ans et des jeunes femmes de 18 à 45 ans, déscolarisés ou non scolarisés, sans emploi, et ayant une micro-entreprise à l’état embryonnaire. Ce dernier critère a permis de prendre en compte des jeunes ayant une première immersion dans l’entreprenariat. Cela est souvent gage de résilience face aux difficultés et les IMF sont plus rassurées à octroyer un soutien dans ces cas. 

Le renforcement des capacités des Entreprises déjà existantes dans les communes

Il s’est agi de formations à l’endroit des agents et des patrons d’entreprises des communes d’intervention dans divers domaines. Ces formations visaient à doter les entreprises existantes de capacités techniques professionnelles mais aussi à élargir leur réseau relationnel à travers des actions telles que les renforcements de capacités, la facilitation de contacts avec des institutions d’appui, des plaidoyers à l’endroit des décideurs des marchés publics et privés pour l’utilisation des nouvelles compétences des entreprises existantes. Plusieurs types de formations ont été dispensées: 

Les perfectionnements techniques 

Il s’agit de formations de perfectionnement technique qui visent à renforcer l’exercice des métiers des agents des entreprises existantes dans l’économie communale. L’objectif était de les doter de capacités de résilience face aux changements économiques et à la variation des besoins des consommateurs.

Les formations agro-sylvo-pastorales 

En plus des domaines techniques classiques, le constat est fait que la majorité des acteurs des communes évoluent dans le domaine agro-sylvo-pastoral. Dans la phase II du projet, les formations dans ce domaine ont été organisées en collaboration avec les acteurs du domaine. Fort de ce constat, le projet a initié une étude de faisabilité et un recensement des modules et acteurs de formations des trois régions d’intervention du projet en 2013[1]. A l’issue de ce recensement qui a rapporté des déficiences du dispositif de renforcement des capacités des acteurs du domaine agro-sylvo-pastoral, le projet s’est attelé à la mise en place d’un processus de rapprochement des formations des acteurs qui sont souvent en milieu rural. C’est ainsi que le processus de formation a été revu et adapté aux réalités des acteurs du domaine et les capacités d’une centaine de formateurs ont été renforcées afin de leur permettre de dispenser ces formations in situ, dans le cadre de vie et d’exercice des activités des acteurs. Le processus de formation comporte deux parties, une première qui est une formation de courte durée en trois à sept jours. La deuxième partie est un appui conseil fait par un agent encadreur pour une durée d’environ trois mois lors de l’application de la compétence acquise pour la première production. Elle se fait directement sur le lieu de production agro-sylvo-pastorale.

Les formations des soumissionnaires

Le besoin de ces formations s’est fait sentir lors de la phase I du projet car de nombreux prestataires des communes arrivaient des grandes villes, les entreprises communales n’étant pas assez outillées pour soumissionner à des marchés. Les formations des soumissionnaires ont donc été organisées pour rapprocher les entreprises des marchés lancés dans les communes. Formations de courtes durées (5 à 8 jours), elles servaient de cadre pour l’apprentissage des éléments à réunir pour prétendre au titre de PME ou des PMI, de la composition des dossiers de soumission, le processus et lieux de conquête des dossiers pour des nombreuses entreprises des communes qui n’avaient pas l’occasion de participer à cette activité de soumission aux marchés communaux du fait de leur ignorance du processus. 

L’éducation financière

Organisée dans le cadre de la mise en œuvre du service financier, les formations ont concerné les membres des groupes d’autofinancement. Il s’agit de formation pratiques sur l’épargne et le crédit sur une durée variant d’un à huit mois.

L’institutionnalisation du processus de développement économique local dans les communes

Dans la première phase, le projet a visé l’incitation à la mise en place d’un environnement institutionnel. Afin d’obtenir un environnement économique présentant de nombreuses opportunités pour la création et la viabilité des entreprises, les communes se devraient d’informer les acteurs sur les attributions de chacun, de formaliser les relations entre les acteurs du dispositif DEL et d’institutionnaliser les cadres de mise en œuvre et de pilotage du DEL. Toutes choses qui avaient pour objectif de favoriser l’implication des acteurs dans le processus et d’amorcer le processus d’appropriation du projet par les acteurs.

Au cours de la phase II, le projet a initié un processus de mise à l’échelle basée sur le partage d’expérience, d’où la proximité des communes d’intervention et leur concentration dans trois régions. Cette option a l’avantage de permettre aux anciennes communes d’apporter leurs expériences aux nouvelles. Par ailleurs, la capitalisation des acquis réalisée dans les trois communes (Koudougou, Fada et Gaoua) servira de base pour tirer des leçons apprises afin de mieux appuyer les quatre nouvelles communes (Réo, Sabou, Dano, Batié). 

Aussi, afin de s’assurer de l’appropriation du projet par les acteurs et les communes, le PADC a prévu d’accompagner chacune des sept communes d’intervention pour la rédaction d’une stratégie propre de développement économique.

Malheureusement, cette activité qui était bien lancée et qui avait déjà vu les communes de Koudougou, Réo et Sabou dotées de leur stratégie de développement économique sera stoppée à l’issue de l’insurrection populaire de 2014, par la mise sous tutelle des communes jusqu’à la fin de la phase.

A l’entame de la phase III du projet, les velléités d’institutionnalisation du processus de développement économique local et du PADC ont été revues. Se basant sur les acquis des phases précédentes qui ont vu de nombreuses collaborations des communes avec des IMF ou encore avec des projets et programmes au niveau local, les partenariats publics privés semblaient être une bonne option d’institutionnalisation. Cependant, à la faveur de la réorientation du PADC courant juillet 2019, l’option du transfert progressif de compétences de gestion du projet aux communes a été retenue afin de permettre aux communes d’apprendre la gestion des activités du projet et de gérer par elles-mêmes les fonds transférés à cet effet. Entamé courant 2019, cette expérimentation est devenue le mode de fonctionnement du projet courant 2020 et a permis la capacitation des communes et une appropriation certaine du projet par les acteurs communaux qui gèrent les activités du projet et le financement au niveau local.

LES TROIS PHASES DU PROJET

2009 - 2012
Ce processus a connu trois temps forts :

• L’appui aux projets proposés par les jeunes et les femmes des communes (Projets de montage d’unités de production, mise en place de PMI/PME et de prestation de services dans divers domaines).

• L’incitation à la mise en place d’un environnement favorable à l’émergence des Petites et Moyennes Industries / Petites et Moyennes Entreprises (PMI/PME).

• La création d’une synergie d’action entre les différents acteurs communaux, en faveur des porteurs de projet.
2013 - 2016
Le projet se réalise sur trois axes que sont :

• L’appui à la création de Micro-Entreprises par les jeunes et les femmes à travers des appuis multiformes en termes d’information, de formations techniques et en gestion, de coaching et de mise en lien avec des partenaires potentiels pouvant leur apporter un soutien dans la mise en œuvre de leur micro-entreprise individuelle.

• L’appui au développement du tissu économique local qui vise à doter les entreprises déjà existantes de capacités techniques professionnelles mais aussi à élargir leur réseau relationnel et de contact avec des partenaires et des décideurs. A cela s’ajoute l’existence d’un dispositif d’autofinancement afin de rendre les entreprises dans les communes plus autonomes sur le plan financier.

• Incitation à la mise en place d’un environnement institutionnel par des actions visant à formaliser les relations entre les acteurs du processus et à institutionnaliser les cadres de mise en œuvre et de pilotage du Développement de l’économie locale (DEL).
2017 - 2020
Le projet se décline en trois composantes essentielles qui sont :

• L’Appui aux Jeunes Entrepreneurs prenant en compte les services d’orientation professionnelle pour les jeunes entrepreneurs et tous les jeunes et femmes de la commune.

• Les Perfectionnements techniques des très petites Entreprises comprenant les formations des agents des Petites et Moyennes Entreprises et des Petits Exploitants Paysans

• Le Service Financier à travers un appui à la mise en place de groupes d’autofinancement et la disponibilisation du service financier pour les différents groupes cibles du projet.
FOCUS SUR L’AUTOFINANCEMENT DES FEMMES
LES ELEMENTS CONTRIBUTIFS DE LA DURABILITE DU PROJET
QUEL RESULTAT ? QUE RETENIR DU PADC ?
LES POINTS FORTS DU PADC
Après trois phases de mise en œuvre, le PADC laisse dans les communes d’intervention, un réseau fort de plus de six cent acteurs formés dans divers domaines en lien avec la mise en œuvre des activités du PADC (Mairies, Groupe de Travail, structures déconcentrées de l’Etat, Acteurs du secteur informel, institutions de microfinance, des facilitateurs, de Conseiller Communal d’Orientation Professionnelle (CCOP), d’agent encadreurs, d’agent enquêteur, d’Agent Terrain (AT), d’Agent Villageois (AV) etc.).