Une initiative qui s'inscrit pleinement dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable, en particulier ceux liés à la lutte contre le changement climatique (ODD 13) et à la promotion d'une croissance économique durable (ODD 8).
Opérationnel depuis janvier 2022, le guichet 4 a pour objectif de soutenir tant les nouvelles entreprises vertes que le verdissement des entreprises déjà existantes, afin de favoriser leur transition écologique. Depuis son lancement, il a permis de soutenir 45 projets de verdissement d’entreprises pour un montant cumulé de 173 207 150 FCFA et 18 entreprises vertes, pour un montant de 97 145 287 FCFA, œuvrant principalement dans les secteurs clés tels que l'agriculture durable, les énergies renouvelables, la transformation agroalimentaire, ou encore l’assainissement. Grâce à ce dispositif, les entreprises peuvent bénéficier de prêts et de subventions d’un montant maximal de 5 millions de francs CFA pour des investissements verts qui contribuent à atténuer les effets du changement climatique, à promouvoir l'utilisation durable des ressources naturelles et à favoriser une économie circulaire.
Près de 33 % des entreprises vertes et 45% des entreprises en verdissement, bénéficiant du soutien du guichet 4, se concentrent dans le secteur de l’agriculture durable. Un exemple illustratif est celui de Seydou SANGARE, fondateur de l'entreprise FAAAP-Mali, spécialisée dans la production, la transformation et la commercialisation de produits maraîchers, avicoles, piscicoles et apicoles entièrement biologiques. Actif dans la promotion de l'agroécologie, Seydou a étendu sa production grâce au financement du verdissement du FACEJ. Ce soutien lui a permis de mettre en place des systèmes d'irrigation par aspersion, associés à des pompes solaires, pour réduire la consommation d'eau et les émissions de gaz à effet de serre. De plus, il a intégré des pratiques agroforestières telles que la plantation de haies vives, de plantes fourragères et d'arbres fruitiers, favorisant ainsi le reboisement et la création d'un microclimat propice à l'amélioration des rendements de sa production. Actuellement, son entreprise emploie quatre personnes, et son extension devrait générer cinq emplois verts supplémentaires mais aussi mobiliser des compétences en agriculture durable et en préservation de la biodiversité.
Dans le domaine des énergies renouvelables, 7 entreprises ont émergé avec des propositions novatrices dans la conception et l'installation d'équipements verts, couvrant divers secteurs tels que l'agriculture, la transformation agroalimentaire et les services aux particuliers.
Pour une transition vers une économie circulaire, le Guichet 4 soutient activement les initiatives de recyclage et de valorisation des déchets.
Un exemple notable est celui de l'entreprise BIOWASTE, dirigée par Mohammed Maiga. Spécialisée dans l'élevage de mouches soldats noires et de larves destinées à l'alimentation piscicole et avicole, cette entreprise transforme les déchets qu’elle génère en engrais organique 100% biologique à raison de 12 tonnes par an . L'entreprise à créer trois emplois, dont un agent de collecte et deux agents de recyclage spécialement formés pour traiter les déchets organiques. Par cette initiative, BIOWASTE apporte une contribution significative à l'assainissement de Bamako, à la création d'une chaîne de valeur pour la production biologique, tout en favorisant le développement de compétences nouvelles.
Ces exemples illustrent clairement l'impact positif du Guichet 4 du FACEJ dans la promotion des emplois verts et le développement de nouvelles compétences vertes au Mali. En deux ans de mise en œuvre, ce dispositif de financement a permis la création d’environ 220 emplois verts directs, témoignant ainsi de son efficacité dans la dynamisation de ses secteurs porteurs de l'économie verte.
Malgré ces avancées encourageantes, la sensibilisation aux enjeux environnementaux et aux avantages des pratiques durables, ainsi que le besoin de formations spécialisées dans les domaines verts, restent des défis persistants. De plus, l'accès au financement constitue toujours un obstacle majeur, les modèles économiques durables étant souvent considérés comme plus risqués par les institutions financières traditionnelles, rendant ainsi l'obtention de prêts ou d'investissements difficile.
En dépit de ces obstacles, les progrès réalisés jusqu'à présent démontrent le potentiel de l'économie verte pour stimuler la croissance économique et créer de nouvelles opportunités d'emplois pour la jeunesse malienne. Il est impératif de continuer à soutenir et à renforcer les initiatives visant à promouvoir l'entrepreneuriat vert, afin de contribuer à un avenir durable pour tous et de surmonter les défis économiques et environnementaux auxquels le Mali est confronté.