LES POINTS FORTS DU PADC

Après trois phases de mise en œuvre, le PADC laisse dans les communes d’intervention, un réseau fort de plus de six cent acteurs formés dans divers domaines en lien avec la mise en œuvre des activités du PADC (Mairies, Groupe de Travail, structures déconcentrées de l’Etat, Acteurs du secteur informel, institutions de microfinance, des facilitateurs, de Conseiller Communal d’Orientation Professionnelle (CCOP), d’agent encadreurs, d’agent enquêteur, d’Agent Terrain (AT), d’Agent Villageois (AV) etc.). 

Ces acteurs qui ont contribué en tant que multiplicateurs dans le PADC sont capables après l’intervention du projet, de porter les activités de projets similaires, sous le lead des équipes dirigeantes des mairies ou des organisations de la société civile dont ils sont pour la plupart issus. Tous ces acteurs ont été activement impliqués et ont porté à un moment donné les interventions du projet. Cette implication s’est même vue renforcée avec le transfert de compétences de gestion des activités aux mairies dans les deux dernières années (2019 -20) de mise en œuvre du PADC.

La valorisation des jeunes non ou peu scolarisés. En effet, une des cibles du PADC a été les jeunes peu ou pas scolarisés. Il s’agissait en 2009, de personnes sans assurance et qui évoluaient au gré de soutien de leurs parents essentiellement. Ne sachant ni lire, ni écrire, ils ne se croyaient pas éligibles à des formations. Ils ne se sentaient pas capables de fréquenter des services comme la mairie, encore moins des structures formelles comme les IMF, les services déconcentrés de l’Etat, les cabinets de consultants. Avec le PADC, ces jeunes ont été recrutés par la mairie et pour certains d’entre-eux, c’était la première fois qu’ils y sont allés. Ils ont été formés certes en langue nationale mais c’était la première fois que certains avaient l’occasion de participer à une formation. Ils ont été mis en lien avec les structures d’appuis les IMF, les services déconcentrés de l’Etat, les cabinets de consultants, les vétérinaires, etc…. Ils ont été accompagnés et coachés pour des démarches qu’ils n’auraient jamais osées faire. Les exemples de réussites ont été partagés et les jeunes des communes ont donc compris que le fait d’être non ou peu scolarisé est certes un handicap mais pas un frein à l’évolution dans l’entreprenariat. Nombreux sont les anciens jeunes entrepreneurs qui ont contribués à redonner espoir à des jeunes de leurs localités au travers leur parcours avec le PADC. 

Un autre des points forts du PADC a été la démystification du crédit et le rapprochement des IMF des jeunes et les mairies. En effet, au démarrage des interventions du PADC dans les communes, le crédit était un mystère pour les jeunes non scolarisés qui ne pensaient pas être acceptés dans les IMF. « Est-ce que moi je peux entrer là-bas ? Ils vont me chasser. Et en plus, je ne sais pas lire » s’exprimaient les premiers porteurs de projet en 2010 au moment de faire des demandes de crédits dans les IMF pour la mise en œuvre des activités de leur micro-entreprise.

 En plus, il était de coutume de penser que le crédit ne s’obtenait que quand on sait lire et écrire et quand on possède un titre foncier. C’est grâce aux sensibilisations organisées par le projet avec les jeunes non scolarisés et leurs parents que la compréhension des possibilités de prétendre à un crédit a fini par émerger. Aussi, la mise en lien des Mairies avec les premières IMF notamment la Caisse Populaire, les sensibilisations et informations sur les conditions d’octroi des crédits dans cette IMF, la présentation des premiers exemples de crédits auprès des IMF ont fini par convaincre les plus réticents sur la possibilité pour un jeune non scolarisé d’avoir un crédit pour la mise en œuvre de ses activités. C’est ainsi que sept IMF ont signé des conventions de collaboration avec les mairies afin d’apporter un appui financier aux jeunes entrepreneurs soutenus par ces mairies.

De nouveaux services au bénéfice des populations communales : L’Orientation Professionnelle. C’est le fait d’informer, de conseiller et d’orienter les jeunes femmes et hommes sur les opportunités socio-économiques ou d’insertion professionnelle disponibles dans les communes. Il s’agissait d’un service formel qui existait uniquement dans les écoles et universités du Burkina Faso au profit donc des élèves et étudiants. Le projet a senti le besoin d’orientation professionnelle pour les jeunes hommes et femmes des communes qu’il accompagnait qui, du fait de leur sphère d’information réduite, n’avaient ni les informations pour définir leurs besoins, ni les connaissances des structures d’appui existantes dans leur commune pour déterminer lesquelles pourrait les accompagner. Le PADC va alors former une vingtaine de conseillers d’orientation professionnelle, adaptera les outils d’orientation, notamment les fiches métiers adaptées aux réalités économiques de chaque commune. Un dispositif d’orientation professionnelle est alors mis en place dans chacune des sept communes à travers l’installation de deux Conseillers Communaux d’orientation ayant la charge d’orientation des populations vers les métiers porteurs et les structures de formations à leurs portées. Ce dispositif reste un plus auprès des communes après l’intervention du PADC, pour peu qu’elles le soutiennent et le valorisent.