»Mahamadou Ibro fait partie de la toute première promotion du SIFA de Kouka, dans la commune rurale de Tibiri. Comme la plupart des jeunes de son village, Mahamadou était un habitué de l’exode saisonnier à destination du Bénin. Avant le SIFA, je me rendais chaque année dans la ville de Parakou puis de Natitingou ou j’y passais environ 7 mois. J’exerçais mon petit commerce avant de rentrer au mois de mai avec en poche 100 000 FCFA, soit un revenu mensuel d’environ 15 000 FCFA. En novembre 2013 quand le SIFA s’est installé à Kouka son père a vu en ce dispositif un réel enjeu et l’a inscrit sur la liste des apprenants. Après la formation sur le SIFA, Mahamadou s’est installé à son propre compte sur un lopin de terre de 6000 m2 offert par son père.
Après m’avoir montré la partie de terre qu’il me cédait, mon père me remis la somme de 35 000 FCFA comme capital de départ. Avec cet argent je me suis procuré des semences de chou et de moringa. C’est avec ça que j’ai démarré mon activité. Et depuis je ne fais que ça. J’ai diversifié rapidement mes cultures. Avec l’appui de la coopérative agricole j’ai pu bénéficier d’un prêt qui m’a permis de me doter en matériel agricole et en intrants Désormais, je produis du moringa, du piment du choux et de l’oignon. Je pratique l’agriculture durant les 12 mois de l’année.
J’ai laissé ma vie d’avant bien loin derrière mois. Aujourd’hui, je réalise un chiffre annuel de 958 000 FCFA, et j’emploie même de la main d’oeuvre. Et ça, tout en restant près des miens. Avant c’était pour moi juste inimaginable de gagner autant d’argent rien qu’en travaillant la terre. En fin de compte, l’adage dit vrai : la terre nourrit bien son homme ! «