Déployé dans les régions de Tombouctou et Gao depuis fin 2019 le projet a notamment été conçu pour apporter un appui à l’insertion professionnelle des jeunes dans 23 communes de la région de Tombouctou.
Ce soutien vise tous les jeunes, y compris les jeunes filles et femmes, l’objectif étant de toucher 2500 jeunes au total.
Atteindre les jeunes des populations nomades
Le mode de vie et les déplacements effectués ponctuellement par les populations nomades ne permettent pas d’envisager une approche uniforme de tous les futurs bénéficiaires du projet ADEL. Cela est particulièrement vrai pour les femmes qui, selon qu’elles soient sédentaires ou nomades, n’auraient pas eu la même facilité d’accès aux informations concernant ce projet.
Afin de faciliter la circulation de ces informations auprès des populations nomades, mais également afin de rassurer les jeunes filles nomades et leurs familles quant au processus dans lequel elles seraient lancées une fois devenues bénéficiaires d’ADEL, Swisscontact, en charge de la mise en œuvre des activités d’insertion professionnelle des jeunes dans le cadre du projet ADEL, a engagé deux animatrices. Grâce à leurs interventions, les populations nomades des zones d’intervention ont non seulement pu pleinement prendre connaissance du projet ADEL, mais aussi constater qu’un accompagnement respectueux et soucieux du bien-être de chacun – y compris des jeunes filles et femmes – était bien évidemment proposé.
Intervenant dans les cercles de Tombouctou (communes de Ber, Alafia et Bourem Inaly) et de Gourma-Rharous (communes de Hamzakoma et Rharous), les deux animatrices ont rencontré quelque 250 femmes afin de leur faire découvrir les opportunités offertes par ADEL. Une réelle aubaine, puisque celles-ci offrent la possibilité d’apprendre à exercer un métier au terme de la formation choisie et d’être accompagné vers l’insertion professionnelle, que le choix du bénéficiaire se soit porté sur l’insertion via l’auto-emploi ou via le travail salarié
Un avenir plus serein
Qu’il s’agisse de femmes au foyer ou de femmes sans activité professionnelle, de nombreuses femmes nomades se sont intéressées à cette généreuse opportunité et se sont montrées désireuses d’en profiter. Fin novembre 2021, 210 femmes nomades étaient ainsi allées à la rencontre d’un conseiller d’orientation intervenant dans l’un des bureaux du dispositif d’orientation et d’insertion professionnelle, afin de réfléchir à un projet professionnel à la fois intéressant et réaliste. Certaines ont commencé une formation technique, tandis que 50 d’entre elles ont directement débuté une activité professionnelle.
C’est notamment le cas de Salka et Lalla Aïcha, qui se sont lancées dans la transformation agroalimentaire à la suite de leur formation. Actuellement, afin de soutenir le démarrage de leurs activités elles sont encore entourées par un mentor et par leur formatrice. Cela leur permet de développer leurs compétences entrepreneuriales, tout en renforçant leurs compétences techniques.
Salka, 30 ans, autrefois ménagère, s’est lancée dans la commercialisation du jus de tamarin et de gingembre. Elle peut maintenant contribuer aux frais du ménage, soulageant ainsi un peu son mari. Ses ambitions vont toutefois bien plus loin, puisqu’elle compte bien élargir ses activités et acheter un kiosque lorsqu’elle aura mis suffisamment d’argent de côté.
Lalla Aïcha, 22 ans, n’avait jamais rêvé de devenir transformatrice agroalimentaire. Ses échanges avec l’animatrice, couplés à ceux qu’elle a eus avec le conseiller d’orientation, l’ont amenée à prendre conscience qu’il s’agissait non seulement d’une activité intéressante, mais qu’elle était également économiquement porteuse et lui permettrait de se prendre en charge. À peine formée et installée à son compte, ses premiers revenus l’incitent à envisager le recrutement de quelques femmes afin d’être aidée dans la vente de ses produits devant les écoles et au marché.
Salka et Lalla Aïcha, deux jeunes femmes qui, grâce aux appuis reçus, comptent bien réussir dans leurs nouvelles activités et peuvent désormais envisager leur futur plus sereinement.
Le projet ADEL, financé par l’Union européenne, est mis en œuvre par LuxDev, l’agence luxembourgeoise pour la coopération au développement.