Dans cette perspective, le projet soutient la Société de Développement d’Agriculture Durable (SDAD), spécialisée dans la production d’intrants agricoles organiques (fertilisants, pesticides, etc.) à partir de plantes adventices. Cette société est dirigée par M. Bienvenu Adjé, un jeune chercheur spécialisé dans les biotechnologies agricoles et qui détient un brevet d’invention de la bio-minéralisation. Grâce à son expertise, il formule des compositions de biofertilisants adaptées aux besoins spécifiques de différentes cultures.
Dans le cadre du projet Béninclusif, M. Adjé a étudié minutieusement les sols de la zone du projet pour formuler un biofertilisant spécifiquement adapté aux agrumes. Il a également partagé sa technologie de bio-minéralisation avec les producteurs, permettant ainsi la production rapide de fertilisants organiques à partir des plantes adventices. Plusieurs unités ont déjà été installées en collaboration avec des groupements d'agriculteurs, dont le groupe de femmes "Aman Gnon" de la commune de Ouidah, dans le sud du Bénin. L'objectif est de les autonomiser dans la fertilisation tout en mettant fin à l'exploitation excessive des ressources forestières comme la coupe du bois de mangrove pour la production de sel.
SDAD SARL a transféré sa technologie de production de compost liquide sur son site à Ouidah, où les femmes l’utilisent pour valoriser les mauvaises herbes en une matière première précieuse. La participation des femmes à cette initiative ouvre de nouvelles perspectives sur la chaine de production de l’engrais organique, depuis sa conception jusqu’à sa commercialisation. Cette collaboration sensibilise aux dynamiques du marché et encourage le développement de chaînes de valeurs durables en réduisant la dépendance aux engrais chimiques.
Chaque femme participant à cette initiative possède son propre dispositif de bio-minéralisation des plantes adventices, ce qui soutient son engagement individuel dans le processus et renforce le volet entrepreneurial de ce modèle de développement durable et inclusif. Cette approche favorise une collaboration équitable où les bénéfices sont partagés et encourage ainsi l'autonomisation des femmes et la croissance économique locale.
« La production d'extraits biologiques m'a offert de nouvelles opportunités économiques. Sans avoir à investir dans l'achat des plantes, je gagne actuellement entre 12 500 et 25 000 F CFA (21 à 42 CHF) supplémentaires par mois. Ces revenus me permettent de subvenir aux besoins de mes enfants et de couvrir les frais de scolarité »
"Nous pesons les mauvaises herbes, les mettons dans nos cuves, et les arrosons avec une solution de micro-organismes spéciaux trois fois par jour pendant trois jours. Dix jours après, nous commençons à recueillir l'extrait tout en continuant à ajouter de nouvelles plantes collectées dans le dispositif. Après quinze jours, l'extrait brut bio-minéralisé est prêt à être conditionné en bidon et sera acheté par SDAD"
Cette participation active des femmes renforce la responsabilité au sein de SDAD SARL qui bénéficie d'une main-d'œuvre plus diversifiée et compétente, améliorant sa capacité à respecter les normes et à obtenir des certifications reconnues sur le marché. Les femmes contribuent ainsi à réduire les coûts de production agricole et à faciliter l'accès aux engrais biologiques.
Cette expérience pionnière à Ouidah offre un modèle inspirant pour la production biologique au Bénin. L'implication des femmes dans la chaîne de production de l'engrais liquide représente une innovation majeure, créant une dynamique où la recherche, la production de matières premières et la transformation sont harmonieusement intégrées. La valorisation de cette initiative prometteuse offrira un avenir plus durable et prospère pour l'agriculture béninoise.
Ce projet fait partie du programme de développement de Swisscontact, cofinancé par la Direction du Développement et de la Coopération Suisse (DDC), Département Fédéral des Affaires Etrangères (DFAE).